• Oujgorod, Transcarpatie – (suite 1):

    Après avoir tenté de dialoguer avec les douaniers de Tchop à l’aide de mon dictionnaire neuf Français- Russe, je pris mon sac à dos et mes autres bagages pour me diriger vers la sortie de la gare.

    Devant ce carrefour et ce point de passage vers l’Europe de l’ouest, il n’y avait pas la foule de touristes et de voyageurs. Seuls, des « taxistes » attendaient en discutant et fumant une cigarette.

    Ce jour là je savais que mes amis ukrainiens n’étaient pas disponibles pour m’accueillir.

    Longo Maï avait été prévenu de mon arrivée et je devais me rendre à la maison située 3, rue Sobranetska à Oujgorod ! Je n’avais aucunes autres informations mais j’étais déjà venu en Transcarpatie et cette nouvelle aventure me plaisait beaucoup !

    En haut des escaliers, je vis que la statue de Lenine était encore là. elle semblait regarder les  voyageurs qui sortaient  de la gare…pour entrer dans ce vaste pays qu'est l'Ukraine...

    Rapidement les taxistes s’approchèrent en me demandant où je souhaitais me rendre.

    En bas de cet escalier, à l’écart de ces quadragénaires à l’affut d’un pigeon, je remarquai la présence d’un vieil homme dans sa voiture. Ce n’était pas une voiture de chez nous, c’était une « Volga » ! Un capot immense et surtout un moteur puissant et facile à entretenir !  Il semblait s’être assoupi en lisant le journal…

    Avec mes bagages je me dirigeai vers ce vieil homme convoitant de négocier un aller simple vers Oujgorod. Lorsque je tapai à la fenêtre de la voiture, côté conducteur, l’homme sursauta et sourit en abaissant la vitre de son véhicule !

    Il acceptait de m’emmener à Oujgorod, et le tarif était très raisonnable ! Je n’ai d’ailleurs pas cherché à savoir ce type de tarif entre la ville et la frontière mais je me sentais beaucoup plus  rassuré en présence ce chauffeur !

    En quittant le poste frontière de Tchop, je regardai par la vitre de la voiture ce monde inconnu dans lequel j’allais me plonger. Une aventure riche de rencontres comme la dernière fois avec mes amis étudiants en 1993 !

    Durant le trajet, curieux et avide de connaissances, je tentai de dialoguer avec mon chauffeur, je fouillai dans mon dico et tant bien que mal j’établissais un véritable et enrichissant dialogue avec ce vieil homme, inconnu moins de 24h auparavant !

    Sur cette route reliant l’occident à l’orient, ce chauffeur de taxi me proposa de faire un détour pour rendre visite à sa famille. Ses enfants étaient dans une école de Français et il voulait absolument me faire rencontrer les siens !

    Le chauffeur entra dans un petit village le long de cette route menant vers la capitale régionale où je me rendais. La voiture s’arrêta devant une petite maison, des enfants jouaient dans cette ruelle et devant la porte de cette demeure une femme nous regardait et nous sourit.

    Le vieil homme m’invita à le suivre. Nous entrâmes dans cette maison qui ressemblaient à une masure mais qui transpirait de sa chaleur et son accueil !

    L’homme ressorti sur le pas de la porte avec une bouteille de vodka et deux verres ! Il lança un toast au sujet de notre rencontre ! Ce verre de l’amitié et de l’hospitalité est important pour les Ukrainiens.

    Afin de ne pas indisposer mes hôtes, en plein milieu de l’après midi, je buvais donc, de la vodka ! Après deux verres, dans une ambiance détendue entouré de la famille et ses amis, le chauffeur m’invita à regagner la voiture pour finir mon voyage !

    En arrivant en ville, j’aperçu le chantier que les Orthodoxes venaient de lancer avec la construction de la plus grande cathédrale de la région ! Déjà un peu d’amertume pointait ! L’argent coulait à flot pour un édifice cultuel mais la population n’avait rien et crevait de beaucoup de choses essentielles et manquantes !! !

    Bien en ayant passé un moment très agréable en rencontrant ces ukrainiens forts accueillants, je demandais à mon chauffeur de se hâter pour arriver rue Sobranetska, fatigué par ce voyage!

    Le viel homme me déposa devant le portail de la maison de Long Mai, mais personne ne m’attendait ! je regardais la voiture de mon taxi s’éloigner et me demandais ce que j’allais faire…

    J’ouvris le grand portail vert et entrait dans la cour…

    Sur la porte un mot m’était destiné : « je suis parti faire des courses. Je reviens … »

    Affublé avec mes bagages, je n’avais pas du tout envie de patienter et attendre dans le fond d’un jardin ! …

    Je déposais mes affaires dans un cagibi de cette maison et je ressortis pour aller au centre ville ! J’entrais dans le bar Astika et je ne reconnu personne ! Je m’asseyais à une table et commandais une pression ! Le serveur s’approcha de la table et il me demanda :

    -« ‘vous  êtes anglais ? Ou allemand ?...»

     

    ….à suivre…..


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