• Préambule
     
     Le lundi 25 janvier de l'an de grâce 2347, le nouveau monde continue de s'agrandir et de prospérer.
    La planète originelle de la civilisation continue de déverser dans l'univers ses vaisseaux de pionniers qui partent s'approprier de nouvelles terres sur de nouvelles planètes ou dans d'autres systèmes plus lointains.

    La planète originelle baptisée "Astre Mère" est victime de sa surpopulation, depuis qu'il n’y a plus de guerres et depuis que les scientifiques luttent contre les maladies et les catastrophes naturelles à une grande échelle en parfaite coopération.

    A la tête de tous les habitants de ce monde se trouve une assemblée intercontinentale et un Président élu au suffrage continental direct, permettant à tous les peuples d'être représentés. Chaque continent posséde un Conseil des Nations qui favorise la coopération entre les peuples. Cette Assemblée Intercontinentale composée de représentant de chaque pays joue le rôle d’une véritable assemblée politique. Le but de cet organisme et d’harmoniser les relations entre les nations, elle s’appuie sur l’existence des assemblées continentale. 

    Ce système politique a été mis en place à la fin de l'Effroyable Guerre qui a duré pendant cinquante ans environ, ce fut une période si terrible que les êtres humains survivants la baptisèrent  les Années Noires.

    A l’origine de cette guerre, les nations s’étaient divisées en deux camps:
    D’un côté, le camp des pays avancés appelés “ Premier Monde ” qui avaient droit aux connaissances et bénéficiaient des technologies de pointe dans de nombreux domaines. Ils possédaient soixante dix pour cent des richesses et ne représentaient que seulement trente pour cents des hommes, des femmes et des enfants qui vivaient sur cette planète.

    De l’autre, les "Pays Pauvres" qui ne pouvaient pas subvenir aux besoins des populations en raison des difficultés économiques, sociales et politiques et qui de surcroît étaient souvent confrontés à des conflits inter-éthniques ou religieux.

     En effet, le premier camp durant de nombreuses années s'est efforcé d’attirer les scientifiques et toutes les personnes ayant un niveau de connaissances et un niveau culturel élevé afin d’asseoir sa domination sur le monde. Comme tous le système était basé uniquement sur la valeur économique et non pas celle de l’Être vivant. Ils possédaient les pouvoirs de contrôler par une large pratique de la corruption et de pervertir ainsi le système mondial des échanges qu’ils imposaient aux peuples les plus vulnérables. Ils avaient perdu une bataille lorsque la majorité des peuples avaient pu accéder à l’indépendance politique. Mais cette joie fût de courte durée à l’échelle de l’Humanité car les connaissances et le savoir-faire nécessaire à la survie dans ce monde leur manquaient. Car les règles économiques, sanitaires, technologiques changeaient si rapidement que les pays riches avaient un avantage et une supériorité dans tous les secteurs. Les échanges tournaient toujours en faveur des mêmes grandes firmes. Les règles internationales étaient édictées par eux dans le seul but de défendre et accroître leur supériorité économique.

     Tandis que les Pays Pauvres devaient faire face à de mauvaises conditions de vie. Ils étaient périodiquement confrontés à des catastrophes naturelles ou des épidémies contre lesquelles ils ne pouvaient rien par manque de moyens. Des guerres entre peuples souvent financés par des groupes économiques en concurrence éclataient pénalisant leur développement.

    Ces peuples, ayant assez de voir leur population souffrir et ayant compris que les "Pays Avancés" ne dispensaient pas d’aide gratuite,  ils décidèrent de s’entraider et de se coordonner contre les pays riches qui étaient soupçonné de freiner et d’empêcher leur développement.

    Les pays développés s’efforcèrent de bloquer la situation dans ces pays en usant d’influences sur la politique intérieur des Etats par l’utilisation de sanctions économiques et juridiques très contraignantes et très techniques pour les tenir à l’écart des grands échanges économiques. Les peuples les plus démunis ne pouvaient rien faire. A chaque initiative de leur part, de nouvelles normes encore plus contraignantes étaient élaborées freinant ainsi leur développement. De plus des maladies souvent apparues étrangement venaient frapper régulièrement leur population. Les pays pauvres ne pouvaient rien contre ceux qui contrôlaient tout.

    Après de longues années de domination des pays riches, les peuples dans le besoin s’armèrent et déclenchèrent de nombreuses révoltes pour renverser les dirigeants qui se montraient trop favorables à la politique de ces pays développés. En effet, les gouvernements des "Pays Avancés" avaient pour habitude d’offrir des avantages pécuniaires ou en nature aux chefs d’état et aux ministres des Pays Pauvres pour obtenir des autorisations ou des contrats d’exploitation des richesses naturelles dans ces pays. De plus, les hommes, les femmes et même les enfants étaient surexploités comme ouvriers en contre partie de salaires dérisoires voir inexistants.

    C’est ainsi que rapidement des soulèvements populaires et violents se déclenchèrent dans beaucoup de ces états.

    En raison d’intérêts économiques importants les pays riches envoyèrent des armées pour aider les états faibles en invoquant une nécessité morale pour se donner bonne conscience.

    Mais au sein des états forts des groupes d’hommes favorables à une meilleure coopération avec les pays faibles organisèrent des coups d’information pour sensibiliser leurs concitoyens malgré l’opinion défavorable des gouvernements qui tentaient d’interdire les manifestations de sympathisants aux Pays Pauvres en y opposant une répression sévère. Puis vint une période de tension considérable, le pays riche symbole de la puissance se vît frappée d’attentats sur son sol et contre des intérêts dans les autres pays, même les super entreprises de ce pays furent frappés par des terroristes.

    Peu à peu des conflits civils internes éclatèrent aussi dans les états développés, entre ceux qui étaient favorable à une politique néocolonialiste et à la guerre et ceux qui avaient encore le courage de croire à la paix. Les peuples défavorisés prirent massivement les armes et attaquèrent les centres d’intérêts des pays riches dans leur pays pour empêcher ce qu’il considérait comme des invasions et des pillages.
    En représailles, les Pays Avancés lancèrent des armées superpuissantes et suréquipées pour stopper ce qu’ils ont appelé “ l’Axe du Diable ” et ils n’hésitèrent pas utiliser des bombes thermonucléaires sur les villes occupées par les rebelles, l’équilibre naturel fût bouleversé et les Années Noires débutèrent.
    Les civilisations firent toutes un grand pas en arrière oubliant leurs Acquis humanistes et laissant la force reprendre une place prépondérante au détriment du droit et des lois. Les états se replièrent sur eux même laissant parfois la religion reprendre les rennes de leur destiné. Seuls quelques rares pays décidèrent de maintenir des échanges commerciaux car nécessaires à leur survie.

    Dans beaucoup de pays, le système politique redevint un système féodal où des seigneurs modernes dominaient de vastes territoires et dirigeaient des villes états, protégés par des armées. Ces dernières étaient redevenues très importantes car la guerre était redevenue une activité à la mode... Dans certaines parties de la planète, on vit même réapparaître des expéditions militaires d’inquisitions pour détruire les villes ou villages qui ne priaient pas la même divinité.

    Les scientifiques vendaient leur savoir au plus offrant et travaillaient à inventer l’arme suprême celle qui permettrait de se débarrasser de l’ennemi. L’esclavage venait de renaître, l’équilibre planétaire venait d’éclater et de disparaître, les rancunes ancestrales refaisaient surface justifiant les combats.
    Mais durant ces Années Noires, des hommes animés d’un immense désir de Paix créèrent des organisations pour tenter de maintenir des relations entre les peuples. Au début, ces organisations eurent du mal à se faire entendre en raison de la haine provoquée par les guerres et son fonctionnement se limita au début à tenir des réunions secrètes pour tenter de sensibiliser les populations. Mais pendant que ces organisations se mettaient en place, les massacres et les pillages étaient réguliers, les bandes de pillards étaient très nombreuses et bien organisées. Peu à peu des villes commencèrent à signer des Pactes d’Amitié, et à développer de véritables échanges économiques. Parfois, elles s’associaient pour faire face à des ennemis communs.

    C’est ainsi que naquit  Les Cinq Nations  sous forme d’une fédération. Constituée de cinq grandes régions, ce groupe engagea dès le début et rapidement une politique de reconstruction et de développement économique, social et culturel.

    Malheureusement, beaucoup d’autres populations encore trop méfiantes ne voulaient pas s’associer avec les Cinq Nations. Beaucoup avaient peur de perdre leur indépendance et ne voulaient que profiter des avantages économiques.

    Les gens soufraient trop de la famine, des épidémies et beaucoup savaient qu’avant les Années Noires, existait un monde où les conditions de vie était meilleur, où la médecine était forte. Les hommes et les femmes commencèrent à reconstituer des bibliothèques pour chercher dans les livres les connaissances nécessaires à la construction d’un nouveau monde. Les gens s’organisèrent entre eux pour se protéger, en créant des milices, ils bâtirent des écoles et rangèrent les armes. Mais pour plus de sécurité, les parlements de chacune ville avait compris qu’il ne fallait pas rester isoler. Des émissaires furent envoyés pour signer des pactes de non-agression, puis des contrats de commerce. Ces accords qui redonnaient espoir aux habitants de chaque royaume même si les effets n’étaient pas toujours visibles sur le terrain.
    Car dans le même temps, dans certaines régions de la planète les enfants et les jeunes qui souvent avaient perdu leur famille étaient enrôlés de force dans les armées de mercenaires et parfois même vendus comme esclave. Personne n’osait aborder ce thème au cours des rencontres diplomatiques entre les royaumes car la peur d’une nouvelle guerre était présente dans tous les esprits, même si parfois les bandits venaient piller des villages et emmener les enfants. Jusqu’au jour où les enfants commencèrent à se rebeller et s’organiser en bande. Ces bandes se réfugiaient et se cachaient dans les forêts ou les montagnes. Ils avaient décidé de fuir les adultes, ils n’avaient plus confiance en eux Puis l’incroyable survint, de nombreuses bandes d’enfants se rassemblèrent et s’unir pour se protéger, ce fût" Le jour des enfants ":
    Ce jour-là, des milliers d’enfants venant de chaque royaume se retrouvèrent dans les montagnes du “ Toit du Monde ”. Ils nommèrent des représentants, et proclamèrent la République des Enfants.
    Des moines qui vivaient là, les avaient accueillis et leur enseignaient la sagesse, le respect de l’environnement, la Paix.

    Les autorités de chaque royaume suspectaient son voisin d’être à l’origine de ce coup de théâtre, les adultes ne comprirent pas ce qui se passait. Certains gouvernements voulaient envoyer l’armée contre ces gamins, d’autres accusant les états voisins voulaient relancer les conflits. Les esclavagistes réclamaient que les soldats interviennent pour leur ramener leurs biens de production ou à être remboursés. Le désordre politique régnait à nouveau dans chaque royaume.
    Au milieu de ce désordre, un jeune homme se décida à rencontrer les représentants des enfants récemment élus, et partit pour les montagnes. Il venait d’apprendre l’existence de ce mouvement des enfants, et voulait se joindre à eux.

    Les montagnes étaient un lieu idéal pour les enfants car il était facile de s’y cacher, ils avaient décidé d’en finir une bonne fois pour toute avec ces terrible Années Noires et ils étaient bien décidés de construire leur royaume.

    Lorsque cet homme arriva dans les montagnes, les gamins soupçonnaient une ruse des adultes pour leur reprendre la liberté.

    Le premier contact fût difficile mais les représentants se donnèrent un temps de réflexion avant de décider du sort de ce jeune adulte. Durant quelques jours, l’inconnu vivait parmi les enfants sans avoir le droit de parler avec eux. En effet, ils le soupçonnaient d’être venu faire de la propagande psychologique pour semer le trouble parmi les enfants.

    Le Vendredi 29 Août 2327, appelé le jour de  La rencontre, le jeune inconnu fut convoqué devant l’Assemblée des Enfants...

    Dans une clairière, au milieu de la montagne des milliers d’enfants assis à même le sol attendaient. Pas un bruit, seul le chant de quelques oiseaux venaient par moment troubler ce silence. Le jeune adulte accompagné par un groupe d’enfants fut prié de s’installer face à la foule et de se présenter.
    - heu...Bonjour. Je m’appelle Théo et j’ai 21 ans. Je viens du royaume de l’île de l’Espérance où je suis né. Mes parents sont morts lorsque j’avais 11ans tués par les Bombardiers Pirates qui voulaient s’emparaient de l’île. Cela fait peu de temps que je suis arrivé sur les terres de l’ Anciens Monde. Je vois qu’il y a aussi des guerres et que les gens souffrent et meurent dans la misère. Je sais que vous voulez créer un état libre. Mais les adultes ne seront pas conciliants. Cela fait trop longtemps que les hommes ont l’habitude de faire la guerre, aujourd’hui personne ne sait, personne ne s’en souvient et cela continue sans même que l’on sache pourquoi....
    Un adolescent se leva et s’adressa à Théo:
    -  Mais ce que tu dis, nous le savons et pour ça que nous voulons que les adultes arrêtent de s’entretuer. Regarde, mon voisin est un enfant de la Métropoleiffel et mes parents sont morts assassinés par des hommes de cette ville, pourtant je ne veux pas tuer mon voisin. Pourquoi est-ce que les adultes cherchent toujours des prétextes pour tuer?
    -  écoute bonhomme, dit Théo,   les hommes cherchent surtout la facilité. Il est plus facile de combattre la différence que d’essayer de la comprendre et la tolérer. Alors, les hommes utilisent ces craintes et ces incompréhensions pour justifier des guerres ou des croisades. Mais d’ailleurs vous avez eu un peu la même attitude. Vous ne me connaissez pas et vous m’avez mis à l’écart par crainte que je ne sois venu vous causer du tort. Mais depuis trop longtemps les armes remplacent la parole et le sang coule, c’est pour cela que vous êtes méfiants. Combien d’hommes, de femmes et d’enfants sont morts pour la seule satisfaction des chefs de guerre à la recherche de trophées. Je suis convaincu que le temps est venu de faire La Paix et de reconstruire un autre monde où chaque individu aura sa place. La République des Enfants doit promouvoir cette idée de Paix, c’est vous les enfants qui devaient convaincre vos pères, vos mères, les adultes de l’importance de construire un système de justice et de fraternité réelle entre les peuples."

    Un enfant d’une dizaine d’année se leva et interpella Théo:
    -" C’est joli ton idée mais comment faire pour convaincre les adultes?"
    Théo lentement se leva et marcha en direction de l’enfant qui venait de lui poser cette question. Puis il regarda les autres enfants, silencieux qui écoutaient sans faire de bruits, attentifs à toutes les paroles.
    Un vent léger se levait, venant caresser doucement la tête de chaque enfant. Le jeune homme regardait les enfants, des filles, des garçons, ils étaient tous différents de part leur couleur de peau, les habits, leur coiffure...

    Théo retourna à sa place, face à ce jeune auditoire:
    -" Les enfants écoutez moi, je veux pas vous donner de faux espoir mais le chemin sera long avant que soient convaincus tous les adultes. Sachez simplement que La Colombe n’a besoin que d’Amour pour qu’elle revienne se poser et vivre parmi nous. Elle est orpheline et blessée mais vous pouvez l’aider. Je ne suis pas tellement plus vieux que vous mais si vous l’accepter, je pourrais me rendre utile et oeuvrer à vos côtés. Comme vous, je veux que la violence cesse."
    -" Mais Théo qui nous prouve que tu ne travaille pas pour des adultes comme espion et essayer de nous reprendre notre liberté? D’ailleurs nous savons que des soldats vont venir ici pour nous ramener dans les ville", dit un enfant.

    Théo dans un mouvement brusque enleva sa chemise et s’approcha des enfants assis au premier rang, puis s’adressa à la foule:
    -" Regardez bien mon bras droit, ici vous pouvez voir un numéro. Le 777zxd, ce code est celui que l’on m’a donné lorsque à la mort de mes parents des adultes m’ont vendu à une famille de riches commerçants où j’ai travaillé comme esclave pendant 7 ans avant de pouvoir m’enfuir. Comment pouvez vous pensez que je puisse encore faire confiance à des adultes?"
    Un adolescent se leva et s’adressa à l’assistance:
    -" Ecoutez, nous avons suffisamment d’information pour que l’Assemblée puisse décider si nous acceptons Théo ou pas, ce numéro est la preuve qu’il a été lui aussi victime du système des adultes, c’est pourquoi je demande aux représentants de venir me rejoindre pour commencer à discuter et à voter."

    A ce moment, des enfants de tous ages se levèrent et partirent se réunir à l’écart dans une clairière voisine. Les autres s’en aillèrent pour poursuivre les travaux d’aménagement du camp, appelé " La Cité de la jeunesse".

    Théo se retrouva seul. Il décida de visiter les lieux.

    Le campement se composait de plusieurs huttes de bois et de branches, dans les arbres également on pouvait apercevoir des cabanes. Puis, plus loin un enclos où quelques moutons et vaches broutaient l’herbe, ces enfants avaient dérobé ces animaux domestiques à leur famille ou à d’autres adultes lors de leur voyage vers les montagnes. Au sommet, de la montagne, en haut d’un arbre avait été aménagé un observatoire afin de surveiller la vallée.

    Les filles s’occupaient de ramasser des baies pour le repas tandis que les garçons faisaient le tour des piéges à gibiers. Dans une grotte naturelle se trouvait La Bibliothèque où étaient entreposés une centaine d’ouvrages. Théo fut surpris d’une telle organisation.

     Théo continuait se promener dans les bois entourant le camp quand une trompette retentit.
    Quand il revint dans la clairière, les enfants s’étaient à nouveau assis, mais cette fois, une dizaine d’entre eux se tenaient debout face aux autres.

    On invita Théo à reprendre sa place et à s’asseoir.

    L’un des enfants debout pris la parole:
    - " L’assemblée des enfants après avoir discuté a décidé que Théo pouvait rester parmi nous mais qu’il devait respecter les règles de vie de La République des Enfants. Le repas de ce soir doit être fait par l’équipe des 10-12 ans, ceux qui ont fini leurs travaux sont invités à les aider. Ce soir veillée autour du feu avec lecture du conte " Le chat botté."Théo, l’assemblée veut s’entretenir avec toi, suit nous."
    Les enfants se levèrent, Théo et les représentants restèrent sur place.

    Un enfant représentant s’adressa à Théo:
    -" Ecoute nous avons besoins de ton aide, tu es plus âgé que nous mais il nous faut quelqu’un pour nous conseiller, être notre porte-parole car nous ne savons pas  ce que nous réserve l’avenir et nous avons peur. Nous sommes certains qu’il faut que nous construisions notre royaume pour nous protéger de la folie des adultes."

    Théo regarda longuement les enfants et répondit:
    -" Eh bien! Au travail, on a du pain sur la planche! "
    Arrivant devant l’Assemblée, Théo s’adressa aux enfants représentants qui étaient toujours assis:
    -" Je vous demande votre attention, merci de m’accepter par mis vous mais est-il vrai que des soldats arrivent ici ? "

    Les enfants ne répondirent pas, puis l’un d’entre eux se leva et dit:
    -" Hier soir deux de nos guetteurs sont revenus pour nous dire que pas loin des soldats campaient."
    Théo sortit un vieux mouchoir de sa poche, se moucha et demanda :
    -" Est-ce que je peux parler aux guetteurs? "
    Deux enfants se levèrent et s’approchèrent.
    -“ c’est nous ! Nous avons aperçu un campement de soldats avec beaucoup de matériel, des véhicules blindés et des hélicoptères de combat. Ils se dirigent dans notre direction mais nous ne pouvons pas savoir si ce sont des mercenaires ou une armée régulière…Ils ne sont pas loin d’ici ”
    -“ bon, il faut se préparait au pire…” rétorqua Théo.
    Mais soudain l’alarme retentit dans le village des enfants. Ils couraient dans tout les sens pour se mettre à l’abri dans les arbres, d’autres camouflaient l’entrée de la grotte.
    Théo décida de grimper dans un arbre.

    Le bruit d’un moteur se fit entendre dans la forêt, des soldats et une auto mitrailleuse venaient dans la direction du campement des enfants.

    Debout, dans le véhicule, un homme scrutait avec une paire de jumelle les alentour. Il portait une casquette, un long pardessus poussiéreux et portait à sa ceinture un sabre. C’était un officier.
    -“ Halte ! s’écria-t-il. Veuillez brancher les hauts parleurs. ”

    Deux soldats descendirent deux énormes enceintes et déroulèrent un câble pour le brancher sur un boîtier de la voiture. Puis un autre soldat tendit à l’officier un micro.

    -“ hum ! On m’entend ! ” La voix résonna et fut portée par l’échos, “  Les enfants, je sais que vous êtes là. Je suis le commandant Filtrop, j’ai déserté avec mes troupes depuis trois mois, nous sommes en fuite et nous recherchons la république des enfants pour la servir et la protéger, nous avons désobéis aux ordres et ne voulons pas nous battre contre des enfants. Y a quelqu’un ? ”

    Le silence envahit la clairière, les soldats restaient immobile et regardaient autour d’eux, l’officier se tenaient debout et tournait lentement sur lui-même, fouillant du regard les arbres, les buissons…
    Théo dans son arbre, était assez près de l’automitrailleuse pour bien voir l’homme qui venait de parler au micro. Il sortit de sa poche une fronde et une bille de métal. Il visa un buisson loin de lui à l’opposé de la clairière, et tira.

    Lorsque la bille atterrit  dans le buisson, et toucha les branches, les feuilles bougèrent brusquement. Surpris, les soldats se retournèrent mitraillettes en main. Une voix retentit :
    -“ Stop ! Ne tirez pas soldats ! Allez voir ce que c’est ! ” Cria l’officier
    Deux hommes s’avancèrent lentement vers le buisson, en firent le tour mais ne trouvèrent rien. L’un d’eux fouilla et retrouva la bille de métal dans le buisson.

    -“ Commandant, j’ai trouvé ceci… ” Il se retourna vers le véhicule en montrant le projectile.
    Soudain, le commandant sauta à terre et marcha en direction du milieu de clairière. Il s’arrêta net et commença à déboutonner sa veste, puis sa chemise. Quand il fût à demi dévêtu, il tendit l’avant bras et tourna lentement sur lui même en criant :
    -“  Regarder ! ! Ces numéros sont mon identité au sein de l’armée où j’exerce depuis bientôt près de quinze ans. J’ai perdu ma famille, mes enfants ne me connaissent pas et me reproche d’être parti trop longtemps en mission. Dans moins de cinq ans, ils vont me recycler, je devrais vendre mes services à une usine pour gagner de quoi me nourrir, ma retraite étant bloqué sur un compte jusqu’à ce que j’ai cinquante ans si je ne meurs pas avant. Pour mes soldats, leur contrat est beaucoup moins amusant, car ils appartiennent aux gouvernements pendant les années d’engagement c’est à dire dix ans minimum. Notre mission était de vous trouver et vous détruire mais en chemin, au cours de nos bivouacs nous avons beaucoup parlé. Faire la guerre est notre métier mais tuer des enfants non armés, ce n’est pas la même chose. Alors, nous avons fait un vote et la majorité à décider de venir se joindre à vous, pour vous protéger. Notre officier radio a envoyé un message annonçant que nous ne vous avions pas trouvé dans les montagnes… ”

    Théo descendit lentement de l’arbre. Il s’avança vers l’officier et dit :
    -“ Comment vous croire ? C’est vous, les militaires qui continuaient à foutre le bordel, à faire la guerre... ”
    -“ Mon petit gars, la guerre ont la fait parce que des hommes fabriques des armes et les vendent, il est plus facile de détruire un monde que de construire un nouveau système. Sans armes, il n’ y aurait plus de guerres alors les gouvernements ordonnent à l’armée d’essayer leurs jouets achetés à prix d’or pour occuper le peuple et créer des ennemis. Si on vit dans la misère, c’est la faute de l’autre ! ”
    -“ Vous avez un bon cuistot par mis vos soldats, parce que j’ai faim ! ! ! ” Demanda  Théo.
    Lentement les enfants commençaient à s'approcher des soldats, l'officier ordonna à ces hommes de ranger leurs armes. Les sentinelles retournèrent à leur poste, tandis que les autres s'installèrent autour d'un feu de  camps et d'un bon repas.

    Théo et l'officier parlèrent jusque tard dans la nuit.  Les nouvelles étaient inquiétantes.  De nombreux mercenaires en quête d'argent et de pouvoir attaquent les villages isolés, mais fort heureusement de plus en plus d'hommes et de femmes veulent instaurer un nouveau système plus juste et plus démocratique.

    Les enfants rassurés par la présence des soldats purent enfin se reposer, certains mêmes se mirent à rêver ...

    Cette nuit-là, Théo eût une vision, les enfants venaient d'obtenir le droit de créer leur royaume. Dans ce nouveau monde, une fédération mondiale de gouverner l'ensemble des états de la planète. Une paix fragile mais retrouver permettez à chacun de croire à nouveau à un monde meilleur.
    Tandis qu'une légère brise soufflait sur ses collines, caressant doucement le visage de chacun des enfants, un homme assis sur un rocher, une pipe à la bouche, restait seul  dans l’obscurité, à scruter l’horizon.

    Une idée l’obsédait et revenait sans cesse à lui : le chemin sera long avant que l’homme n’apprenne à apprivoiser La Colombe.
     
    A suivre...
    Jean François LOUBET

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