• Françoise Dolto

     
     
     

    Françoise Dolto (1908–1988), est une <a-redirect href="http://www.kazeo.com/wiki/P%C3%A9diatre" title="Pédiatre"></a-redirect><a-redirect></a-redirect><a-redirect></a-redirect><a-redirect></a-redirect>pédiatre et psychanalyste française spécialisée dans la psychanalyse de l'enfance dont elle est une des pionnières.

    Elle fut réputée pour l'efficacité de son travail de clinicienne, mais aussi reconnue pour son travail théorique poussé, notamment sur l'image du corps. Elle œuvra à la vulgarisation de ces connaissances, en particulier à travers une émission de radio, ce qui contribua à la faire connaître du grand public.

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    Biographie

    Françoise Dolto, née Marette, est issue d'une famille de culture chrétienne et monarchiste du 16e arrondissement de Paris : sa mère Suzanne Demmler est fille de polytechnicien, son père Henri Marette est polytechnicien. Quatrième enfant d'une fratrie de sept (elle est la sœur de Jacques Marette (1922–1984), ministre français des Postes de 1962 à 1967), elle est élevée de manière très traditionnelle.

    Bébé, elle est confiée à une nourrice irlandaise qui s'occupe beaucoup d'elle, au point que ses parents doivent lui parler anglais pour obtenir un sourire. Les parents renvoient brutalement la nourrice et le bébé, alors âgé de huit mois, attrape une bronchopneumonie, dont elle guérit après que sa mère l'eût tenue contre elle vingt-quatre heures durant au plus fort de la maladie.

    Très jeune elle parle de devenir « médecin d'éducation » selon ses propres termes : « Un médecin qui sait que quand il y a des histoires dans l'éducation ça fait des maladies aux enfants, qui ne sont pas des vraies maladies, mais qui font vraiment de l'embêtement dans les familles et compliquent la vie des enfants qui pourrait être si tranquille ».

    À l'âge de huit ans, elle perd son oncle et parrain (Pierre Daimler), qui meurt à la guerre. Lui ayant assigné une place d'époux symbolique, comme peuvent le faire les enfants de cet âge, elle l'appelle « son fiancé » et en porte le deuil comme une veuve de guerre.

    À douze ans, elle est profondément marquée par la mort de sa sœur Jacqueline âgée de dix-huit ans, préférée de sa mère. Celle-ci tombe dans une grave <a-redirect href="http://www.kazeo.com/wiki/D%C3%A9pression_(m%C3%A9decine)" title="Dépression (médecine)"></a-redirect><a-redirect></a-redirect><a-redirect></a-redirect><a-redirect></a-redirect>dépression et en tient rigueur à Françoise en l'accusant de ne pas avoir su prier assez fort pour sauver sa grande sœur. Elle lui avait dit, la veille de sa première communion, que les prières d'un enfant très pur pourraient la sauver. Françoise Dolto rapportera plus tard :

    « J'ai vu ma mère souffrir au point qu'elle ne pouvait pas tolérer de voir un enfant handicapé dans la rue, j'étais à côté d'elle, comme ça, rétrécie de souffrance pour elle et pour l'enfant qu'elle injuriait (avec la mère de cet enfant qui poussait la voiture) « si c'est pas malheureux de voir ça vivre et des beaux enfants qui meurent, quelle honte! » (...) J'ai éprouvé comme ça des choses tellement douloureuses, avec une telle compassion pour les gens qui souffraient parce que je ne pouvais pas faire autrement.»

    Pour sa mère, une fille n'a d'autre horizon que le mariage et forte de ce principe elle lui interdira de poursuivre des études : à seize ans, elle doit affronter la volonté de sa mère qui ne veut pas la laisser passer son baccalauréat, car elle ne serait plus mariable. Néanmoins, Françoise Marette réussira à devenir infirmière puis médecin, « en payant ses études avec l'argent qu'elle gagne ».

    En 1932, elle entreprend une psychanalyse qui durera trois ans avec le professeur René Laforgue, un pionnier de la psychanalyse en France. Celui-ci, lui trouvant des aptitudes, lui conseille de devenir elle-même psychanalyste, ce qu'elle refuse d'abord, voulant se consacrer à la médecine.

    En 1939, sur les conseils de Laforgue et après avoir été en contrôle avec Nacht et Lagache, elle devient membre adhérente de la Société psychanalytique de Paris.

    Elle assistera plus tard Sophie Morgenstern, la première à pratiquer la psychanalyse des jeunes enfants en France : elle lui confie la tâche d'écouter, et seulement écouter, les enfants qu'elle devait soigner. Ses patients seront surtout des enfants et des psychotiques. « À la veille de la guerre, elle jette les bases d'une méthode psychanalytique de thérapie d'enfants centrée sur l'écoute de l'inconscient et débarrassée du regard psychiatrique ».

    Françoise Dolto travaille en cabinet avec des adultes et en institution avec les enfants : à la Polyclinique Ney à la demande de Jenny Aubry, au centre Claude Bernard, à l'Hôpital Trousseau et enfin au centre Étienne Marcel.

    Elle épouse en février 1942, Boris Ivanovitch Dolto, fondateur d'une nouvelle méthode de kinésithérapie en France ainsi que d'une école de podologie : l'École française d'orthopédie et de massage. Ils s'intéressent tous deux aux rapports entre corps et psychisme et leurs échanges seront très enrichissants. Ils ont trois enfants : Yvan-Chrysostome Dolto (19432008), devenu chanteur sous le nom de Carlos, Grégoire Dolto en 1943, devenu ingénieur, et Catherine Dolto en 1946, devenue pédiatre, passionnée d'haptonomie (elle écrit aussi des livres pour les enfants et leurs parents).

    Décédée le 25 août 1988, elle est inhumée au cimetière de Bourg-la-Reine dans le caveau familial aux côtés de son mari Boris, puis de leur fils Carlos.

    Les travaux et l'apport de Françoise Dolto

    L'enfant comme sujet à part entière

    On lui prête volontiers la phrase « le bébé est une personne » (qu'elle n'a en fait jamais prononcée). Si en fait elle ne prête pas la conscience inhérente au principe de personne au bébé, elle n'en défend pas moins tout au long de sa carrière l'idée que l'individu est un sujet à part entière dès son plus jeune âge. De ce fait, elle souligne l'importance de la parole que l'adulte peut adresser à l'enfant sur ce qui le concerne, parole qui peut l'aider à construire sa pensée.

    Ainsi, pour Dolto, l'enfant qui présente des troubles peut être psychanalysé très tôt en tant qu'individu. L'enfance a ainsi un rôle fondamental dans le développement de l'individu.

    Claude Halmos dans le documentaire Françoise Dolto dit : «  L'apport essentiel de Françoise Dolto est de dire que l'enfant est à égalité d'être avec un adulte et que ce faisant il est un analysant à part entière » .

    Elle considère qu'avant même que l'enfant possède un véritable « langage », l'être humain étant par essence communiquant, il communique déjà, à sa façon, par le corps. Par exemple : apprendre à marcher, ou même à se déplacer à quatre pattes, c'est commencer à vouloir s'affranchir des parents et exprimer un début de désir d'indépendance.

    Elle analyse également les rapports enfants-parents, et notamment l'origine du complexe d'Œdipe et l'importance du rôle du père dès les premiers jours. À travers le père, l'enfant comprend qu'il n'est pas tout pour sa mère, ce qui entraîne un rapport de frustration et permet l'individuation.

    Dans La difficulté de vivre, elle explique comment il faut répondre à un enfant qui pose des questions autour de sa naissance. Elle accorde une grande importance à la parole dans la construction des individus.

    Sa thèse

    Elle s'intéresse essentiellement à la psychanalyse de l'enfance et soutient sa thèse Psychanalyse et pédiatrie en 1939. Elle y explique le rôle de l'affect comme support de l'intelligence et porteur de l'expression des troubles. Elle détaille son développement en fonction des castrations symboligènes successives (castration des symboles d'états infantiles compensée par la maturation, par exemple l'échange verbal ou préverbal qui compense la têtée). Les séparations ont un effet symboligène : elles permettront aux zones érogènes de devenir des lieux de désir et de plaisir. Par exemple, le sevrage est la première castration orale ; celle-ci modifie la valeur symbolique de l'objet-mère, sans le faire disparaitre, à condition que la mère introduise aussi par le langage, le bébé dans le monde social et qu'elle puisse devenir la mère que le bébé retrouve.

    Elle y explique que la connaissance de cette maturation psychique est indispensable à la pédiatrie. Cette thèse soulève de vives réactions : elle est soit dénigrée avec force, soit profondément respectée, comme par Jean Rostand qui après l'avoir lue veut la rencontrer et lui déclare qu'il n'a jamais rien lu d'aussi intéressant depuis Freud. C'est chez lui qu'elle fera connaissance de son futur mari.

    Influences et engagements

    Durant sa carrière, elle a beaucoup travaillé avec Jacques Lacan. Dès 1938, elle lit les Complexes familiaux et suivra ensuite son enseignement à Sainte-Anne. On sait que les deux psychanalystes étaient amis et se vouaient une grande estime réciproque. Si Dolto disait parfois « ne pas comprendre ce qu'il écrivait », il lui rétorquait « qu'elle n'avait pas besoin de le comprendre puisque qu'elle l'appliquait dans sa pratique », ce qui était plus qu'une politesse puisque Lacan lui adressait ses cas les plus difficiles.

    Elle eut une grande influence, en même temps que Simone de Beauvoir, sur l’émergence du féminisme politique et l’évolution des mouvements féministes. Ceux-ci, aujourd'hui encore, font encore souvent référence à elle. Selon elle, le complexe d'Œdipe de la fille, lui fait développer des qualités féminines, qu'elle peut utiliser dans la réussite sociale : son narcissisme est beaucoup plus vécu en surface que celui des garçons.

    Elle est en 1977 l'une des signataires de la première des deux Pétitions françaises contre la majorité sexuelle qui appellent à l’abrogation de plusieurs articles de la loi sur la majorité sexuelle et la dépénalisation de toutes relations consenties entre adultes et mineurs de moins de quinze ans (la majorité sexuelle en France).

    De religion catholique, elle a été la première psychanalyste à avoir fait une conférence à Rome, à Saint-Louis des Français sur le thème : « Vie spirituelle et psychanalyse ». En 1979 elle participe à l'ouvrage "Dieu existe ? oui"

    Les sociétés de psychanalyses

    Membre adhérente de la Société psychanalytique de Paris depuis 1939, elle participe à une première scission en 1953 avec Daniel Lagache et Juliette Favez-Boutonnier mais pour des raisons différentes : Ces derniers s'opposent à la vision médicale de Sacha Nacht, alors que Françoise Dolto s'oppose quant a elle au fait de considérer les futures analystes comme des enfants, en référence au mode de transition préconisé apparenté à un enseignement. Ce point précis est développé par Georges Juttner qui explique qu'« en aucun cas elle ne formait des élèves (...) l'éthique de la psychanalyse c'est qu'un sujet se déploie dans l'accomplissement de sa propre parole, c'est donc bien l'opposé du concept d'élève. »

    La Société française de psychanalyse est alors fondée dans son appartement (qui se situe rue Saint Jacques comme l'était la Société psychanalytique de Paris). Jacques Lacan sera désigné comme président.

    Cette société sera dissoute en 1964 au profit de deux autres. Françoise Dolto participe activement à la création de l’École freudienne de Paris, dans laquelle Lacan joue un rôle plus central.

    Médiatisation

    Quand on lui a demandé de faire une émission de radio, elle refusa d'abord, mais finit par accepter. Elle déclara par la suite que ce fut la décision la plus difficile à prendre de sa vie. Dans cette émission de <a-redirect href="http://www.kazeo.com/wiki/France-Inter" title="France-Inter"></a-redirect><a-redirect></a-redirect><a-redirect></a-redirect><a-redirect></a-redirect>France-Inter, elle répondait aux questions que les auditeurs se posaient vis-à-vis de l'éducation de leurs enfants. Elle le fit d'octobre 1976 à octobre 1978. Ce programme nommé Lorsque l'enfant paraît et animé par Jacques Pradel eut un grand succès.

    Maisons vertes

    Considérant qu'il faut agir avant qu'il ne soit trop tard, elle crée la Maison verte à Paris, en 1979, avec cinq psychanalystes et éducateurs (Pierre Benoit, Colette Langignon, Marie-Hélène Malandrin, Marie-Noëlle Rebois et Bernard This). C'est un lieu d'accueil et d'écoute pour les parents accompagnés de leurs jeunes enfants. Le concept fait florès et se développe dans différentes villes de France, avant d'essaimer à l'étranger, toujours sous d'autres noms (Maison Ouverte à Bruxelles, Maisonnée à Strasbourg) puisque "La Maison verte" et Françoise Dolto ont refusé de "franchiser" leur création.

    Françoise Dolto souhaitait faire des "Maisons Vertes" « un lieu de rencontre et de loisirs pour les tout-petits avec leurs parents. Pour une vie sociale dès la naissance, pour les parents parfois très isolés devant les difficultés quotidiennes qu’ils rencontrent avec leurs enfants. Ni une crèche ni une halte-garderie, ni un centre de soins, mais une maison où mères et pères, grands-parents, nourrices, promeneuses sont accueillis... et leurs petits y rencontrent des amis. »

    C'est un projet auquel elle sera très attachée jusqu'à la fin de sa vie et qui perdure aujourd'hui. Chaque "Maison verte" est autonome, organisée en association loi 1901 et souvent financée par des fonds publics (DDASS, PMI, caisses d'Allocations familiales, communes, régions, etc.).

     

    (source: Wikipédia.fr)


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