• Oujgorod, Transcarpatie – (suite 3)

     

    De retour à la maison Sobranetska de Longo Maï, j’allais dans ma chambre pour sortir les livres et les supports que je comptais utiliser pour enseigner à l’école N°5. J’avais emmené avec moi des textes comme les Fables de La Fontaine, des livres de Marcel Pagnol, des textes de Boris Vian et de Jacques Prévert…mais aussi des tas de documents des Francas.

    Le lendemain matin, j’avais rendez-vous à L’université avec le Recteur SLIVKA, que j’avais déjà rencontré en France lorsqu’il était venu rendre visite aux étudiants ukrainiens à l’I.U.T. de La Garde. Je ne savais pas du tout ce qu’il allait me proposer comme cours ou comme travail dans son université.

    Ce soir là, je décidais de me coucher tôt et de me reposer pour être en forme lors de cette rencontre qui était importante à mes yeux ! Le Recteur SLIVKA était un homme ouvert et très attaché à La France…et il me fallait être à la hauteur de ces attentes !

    Cette nuit là, j’ai eu du mal à trouver le sommeil facilement. Je me réveillais souvent pour vérifier mes affaires, mes documents et m’assurer que je n’oubliais rien pour ce rendez-vous…

    Le lendemain matin, je pris un bon petit déjeuner afin d’être en forme et je bu plusieurs café pour être sûr d’être bien réveillé. La tante de mon ami Ivan m’accompagna jusqu’à l’entrée du bureau du Recteur de l’université d’Oujgorod…puis elle me laissa car elle devait aller faire des commissions au marché.

    J’entrais alors dans le jardin d’une maison située prés de la faculté de physique – chimie de la ville, un escalier mené jusqu’à l’étage et là se trouvait le bureau de la secrétaire du Recteur.

    Ne parlant pas russe, ni Ukrainien, je tentais une approche en Anglais et je fus agréablement surpris de voir que cette charmante jeune femme me comprenait !

    C’est ainsi que je rencontrais pour la première fois Christina, une belle ukrainienne d’origine hongroise avec de magnifiques yeux bleus…

    Elle m’indiqua de m’asseoir sur l’un des bancs situés dans la pièce et d’attendre que M. SLIVKA me fasse appeler…Assis en face de cette si charmante secrétaire, au sourire si magnifique, le temps semblait suspendu et cette attente me fut si douce et si agréable que je n’entendis pas le recteur ouvrir sa porte et m’appeler…

    Encore dans un doux nuage, je sursautai en entendant mon nom !

    Avec un très large sourire, et un regard complice vers sa secrétaire, le Président de cette Université me serra la main et entraina dans son bureau…

    Dans son bureau se trouvait déjà Madame TORONI, responsable des relations internationales, le vice-recteur M.OPIARI et la professeure de français Madame ANDREEVA.

    En s’asseyant M.SLIVKA m’invita en prendre place à la table.

    Madame ANDREEVA se proposait de servir de traductrice à cette discussion.

    Je vis le recteur sortir un dossier et mon C.V. traduit en russe…et il me posa plusieurs questions à ce sujet.

    Il voulait savoir ce que je pouvais enseigner,. Il hésitait à me faire intervenir uniquement en tant que professeur de Français ou me proposait aussi d’enseigner en matière économiques.

    Il est vrai qu’ayant eu un parcours très atypique, il avait du mal à savoir quel était ma spécialité !

    Après quelques minutes de conversation, Monsieur SLIVKA, traduit par la professeure de français me demanda :

    -« Jean François, que veux tu enseigner ? Du français ou autre chose ? Tu vas décider, dis-nous… »

    Surpris du renversement de situation, je décidais de jouer la sincérité avec cet homme qui avait accepté de m’accueillir dans son Université.

    -« Monsieur le Recteur, je peux travailler en faculté de langue avec les étudiants de français, mais je peux aussi vous proposer un cours d’introduction à la culture d’entreprise ayant suivi une formation GEA, et ayant des connaissances aussi bien en Droit, en marketing, en gestion, en finance, etc…Cela pourrait être intéressant peut être… »

    Durant quelques instants, ils parlèrent en ukrainiens entre eux. Je comprenais qu’il s’agissait de décider et de savoir que faire de moi dans cette université ! La porte s’ouvrit et dans ce bureau où j’avais du mal à tout comprendre, un jolie sourire venait éclairer cette pièce…Christina venait nous apporter du café et des gâteaux ! Elle se pencha pour me servir et son parfum m’ensorcela…

    Je pense que Monsieur SLIVKA avait bien compris que sa secrétaire avait bien plus d’influence sur moi que toutes les autres personnes réunis dans la salle…il me regarda avec un sourire, négligeant pour un instant ce que lui disait les autres autour de la table…

    Madame ANDREEVA me regarda et me dit :

    -« Monsieur Jean François vous enseignerait en cours de Français mais vous allez aussi enseigner aux étudiants de 2éme et 3éme année de droit et d’économie ! Pouvez-vous me préparer un document pour présenter votre cours d’introduction à la culture d’entreprise ? »

    -« mais bien sûr ! Je vous prépare un descriptif du contenu de ce cours et je vous le transmettrai le plus rapidement possible ! » Répondis je.

    Le téléphone se mit à sonner et on m’invita à sortir du bureau.

    Dans le bureau de Christina, la responsable des relations internationales me donna un rendez-vous à son bureau au B.A.M. là où se trouvait l’université de la ville sur une colline surplombant la ville. Puis Madame ANDREEVA me donna son numéro de téléphone.

    Je me retrouvais à nouveau seul dans ce bureau du secrétariat du recteur.

    Je me sentais un peu perdu quand soudain une voix douce me demanda en anglais :

    -« vous allez où ? »

    Je me retournai et vis Christina, sa veste sur les épaules et son sac à la main.

    Elle ajouta :

    -« vous venez boire un café ? »

    C’est alors que j’ai eu pendant un instant un doute pour savoir si je me trouvais bien dans le monde réel ou si je rêvais. Une charmante demoiselle m’invitant à la suivre, dans cette ville inconnue…

    Il aurait fallu être un vrai c… pour ne pas accepter une si belle invitation…

    Cette belle demoiselle m’emmena donc dans son monde et sans aucune crainte je la suivais…émerveillé à chacun de ses sourires, me plongeant sans compter dans son doux regard bleu…

    Je suivais cette femme, aux cheveux frisés et bruns, svelte et pleine de grâce dans les rues piétonnes de la vielle ville d’Oujgorod parfois elle se retournait pour s’assurer de ne pas m’avoir perdu avec un magnifique sourire…

    On arriva devant l’entrée du musée de la ville, je n’osais lui dire que la veille je l’avais déjà visité. Après avoir payé l’entrée, elle attrapa ma main pour m’emmener vers une maison traditionnelle en bois…là une vielle dame se tenait en costume.

    Christina me demanda un peu d’argent et elle alla parler à la dame. Cette dernière s’éloigna de cette jolie masure des Carpates.

    Je m’interrogeais sur la suite de ma journée. Mais que pouvait-elle manigancer ?

    Elle me fit signe de la suivre dans la chambre de cette maisonnette.

    Elle s’assit sur le lit et me fit signe de m’asseoir à côté d’elle.

    Je n’étais pas à mon aise car c’était bien la première fois je me trouvais dans une telle situation, dans une chambre avec une magnifique et si charmante demoiselle !

    Sa main se posa sur la mienne, et elle posa sa tête sur mon épaule, puis son visage s’approcha doucement du mien. Son regard bleu était extraordinaire et ses lèvres si douces...nous sommes restés un long moment l’un contre l’autre sans ce parler, les gestes remplaçant les mots...

    Je ne savais pas encore que cette charmante secrétaire allait devenir ma muse et ma compagne, ma plus belle guide dans cet univers ukrainien durant les prochains mois…

     

     

    ….à suivre…..


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