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Voici une liste non exhaustive des sociétés collaborants avec la junte militaire...
Qui est présent en Birmanie ?
Pétrole : Total (France), Chevron (Etats-Unis), et la China National Petroleum Corporation
Gaz : Total détient 31% du projet de Yadana qui achemine du gaz de champs offshore dans la mer Andaman vers des centrales électriques en Thaïlande. Le groupe français opère en partenariat avec lentreprise dEtat birmane Myanmar Oil and Gas Enterprise, la firme thaïlandaise PTTEP et laméricaine Unocal rachetée par Chevron. Celle-ci détient une participation de 28% dans le projet de Yadana. Dautres compagnies énergétiques, comme la Nippon Oil Corp. (Japon), Daewoo International (Corée du Sud), Petronas (Malaisie), Gail India et Oil and Natural Gas Corp. (Inde), sont également en compétition pour des contrats portant sur des milliards de dollars.
Equipement-infrastructures :
LInde a investi dans le développement dinfrastructures, notamment le port de Sittwe (ouest), tandis que des firmes indiennes sont également présentes en Birmanie dans les secteurs pharmaceutique et des télécoms.
La Russie a annoncé en mai avoir conclu un accord de coopération pour la création dun centre de recherche nucléaire dans ce pays (afp)
La présence de la Chine dans la construction des infrastructures favorise surtout la pénétration des produits chinois : la construction des routes à grande circulation venant de Loije vers Bhamo, et de Tengchong vers Myitkyina, a pour objectif le fleuve Irrawaddy, dont le bassin deviendra à court terme une artère fluviale dimportance pour la Chine. Laquelle marquerait un intérêt de plus en plus vif pour la location dune partie du port de Rangoun (Monde diplo.)Birmanie: quand Paris s'opposait aux sanctions
Par François Laforgue (Journaliste) 13H33 30/09/2007Pour épargner des sociétés comme Alcatel ou Total, la France aurait fait limiter les secteurs touchés par un boycott européen.
(De Milan) Sur le dossier birman, les autorités françaises versent des larmes de crocodile. Jusqu'à il y a peu, Paris a en effet freiné des quatre fers tout durcissement des sanctions de lUnion européenne face au régime de Rangoon. Comme l'explique à Rue89 Cecilia Brighi, responsable du département international du grand syndicat italien CISL:
"Ces derniers mois, la Grande-Bretagne, la République tchèque, les Pays-Bas, lIrlande et le Danemark avaient proposé daugmenter la pression sur la Birmanie et de durcir lembargo de lUnion européenne face à la junte militaire birmane; la France, ainsi que lAllemagne et lAutriche, sy étaient opposées. Evidemment, Paris sy refuse car Total est actif en Birmanie. Si on veut amener la Birmanie vers la démocratie, il faut que les firmes qui y travaillent et commercent avec elle se retirent, car cela constituerait un grand signe politique et économique."
La syndicaliste, spécialiste du dossier birman, met en cause en premier lieu les entreprises et le gouvernement français. Selon Cecilia Brighi, Paris a surtout fait pression, avec succès, ces derniers mois pour que la liste des entreprises dEtat birmanes avec lesquelles les pays-membres de lUE ne peuvent faire des affaires soit la plus courte possible. Les firmes birmanes des secteurs les plus rentables, commele bois, les pierres précieuses et surtout lénergie ont été épargnées, regrette Cecilia Brighi:
"Du coup, on en est arrivé à la situation absurde où les firmes européennes ne peuvent investir dans les conserves dananas ou la confection en Birmanie, mais peuvent sans difficulté le faire dans le gaz, les mines, le pétrole et le bois et les importer.
"Les entreprises européennes devraient se retirer de Birmanie, même si elles y ont des accords, ces ententes pouvant être discutées car il sagit ici du problème de la responsabilité sociale des entreprises."
En nappliquant cet embargo qu'à minima, on risque même, selon la syndicaliste italienne, de finir par prétendre "que les sanctions économiques ne fonctionnent pas", alors qu'elles ne touchent pas encore vraiment la junte militaire birmane.
La forte baisse des échanges commerciaux avec la Birmanie évoquée par les chancelleries européennes (à linstar de la France) est dailleurs un leurre, selon la syndicaliste. Les importations de textile de la Birmanie dans l'Union auraient, par exemple, augmenté en 2006.
Liste noire britannique
Si, côté italien, les firmes liées à la Birmanie sont plutôt petites et se limitent à importer du bois et des pierres précieuses, la liste des firmes françaises impliquées compte de grands noms comme Alcatel et Total (dont les activités sur place avaient été "blanchies" par le fameux rapport de Bernard Kouchner payé par le pétrolier en 2003), selon le répertoire établi par la fédération mondiale des syndicats (GlobalUnions)
La liste "noire" établie par le Comité britannique pour la Birmanie (Burma Campaign) est plus précise et non moins impressionnante. On y retrouve Alcatel et Total mais aussi des PME-PMI françaises comme Euroteck, une firme nantaise important du bois de teck de Birmanie et disposant dun site birman. Ou bien encore Geopetrol, basée au Blanc Mesnil et exploitant depuis 2003 dans une joint-venture avec une firme de Singapour (Interra Ressources) des champs de pétrole (Yenangyaung et Chauk) en Birmanie.
Pour un groupe comme Alcatel, fusionné avec laméricain Lucent, faire des affaires avec la Birmanie ne va toutefois pas sans poser problème. En effet, les Etats-Unis appliquant des sanctions contre la Birmanie, les citoyens américains participant à ces activités s'exposent à des poursuites. Or Patricia Russo, le PDG dAlcatel Lucent, est elle-même américaine
Si Cecilia Brighi prend acte des récents gestes de Paris, comme la rencontre de Nicolas Sarkozy avec le Premier ministre du gouvernement birman en exil, elle estime que "ce nest pas suffisant". "Il faut faire bouger la Chine, la Russie et lInde sur le dossier birman." Et d'espérer que Pékin pourrait avoir une influence sur Rangoon, comme récemment sur la Corée du Nord. Quant à la Russie, Cecilia Brighi rappelle que Moscou construit actuellement en Birmanie un réacteur nucléaire...
"Une fois les sociétés, qui collaborent avec la junte militaire birmane identifiées, usons de notre pouvoir de citoyen, de consommateur en boycottant les produits et les marques de ces firmes à travers le monde ..."
(source: http://www.rue89.com )
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