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    Antoine PIQUEMAL

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    « L’Ardoisier »

     

    Cet homme est mon arrière grand père, Antoine PIQUEMAL.

    Je ne l’ai jamais connu mais ma grand-mère m’a si souvent parlé de lui qu’il fait partie de ma mémoire et de ma vie…

    Il vivait à La Peyregude, petit hameau perché dans une vallée du haut couseran en Ariège.

    Ce village dépend de la commune de Le Port, et mon arrière grand père en a été Le Maire.

    Durant plusieurs années, il a été le Maire du Port…

    Ma grand-mère n’a jamais su me dire de quel bord politique il était, mais en lisant la suite de ce texte vous saurez sûrement m’éclairer un peu…

    Depuis le fond de la vallée, une longue route serpente à flanc de montagne pour accéder à ce joli petit hameau, perché tout en haut, dominant toute la vallée. Mamie Hélène m’expliquait que cette route avait été  dessinée par son père. Son père était Ardoisier, et en plus il était le Maire du Port. A cette époque, il y avait encore une école avec son instituteur et ses élèves…

    Mais seul des chemins de terre à travers les bois et les champs reliés les habitants au reste de la vallée. Cet homme a donc décidé de faire construire des routes, vers les hameaux de la vallée, désenclavant ainsi La Peyregude, Les Ourtrigous et Arac…

    Pour la route de La Peyregude, mon arrière grand père veilla à ce que le pourcentage de pente ne soit pas trop élevé car à cette époque il y avait déjà l’automobile mais aussi beaucoup de familles n’avaient que des charrettes et des voitures à traction animale…

    C’est pourquoi cette route serpente longuement à travers notre montagne avant de déboucher sur les premières maisons de notre village…

    Dans le grenier de la maison de La Peyregude se trouve encore ses outils d’Ardoisier ainsi que ses livres de compte de l’Ardoisière…et de nombreux discours et lettres d’Antoine.

    Ma grand-mère me parlait aussi souvent de deux évènements survenus au cours de la seconde guerre mondiale…

    Mon arrière grand père, toujours Maire avait, contrairement aux exigences de la force occupante, toujours célébré les commémorations de la Guerre de 14-18…et j’ai pu lire certains de ces discours…Et nous gardons précieusement tous ces écris.

    Il avait également caché 2 aviateurs anglais pour les aider à passer en Espagne. Après la guerre ma grand-mère se souvenait du jour où ils étaient revenu avec leur famille pour remercier Antoine, mais il venait de décéder quelques semaines plutôt…

    C’est sans doute en raison de ses engagements qu’un jour un détachement militaire Allemand est venu au village pour le chercher, obligeant mon oncle Pierrot, qui n’avait que 5 ans, à montrer le chemin jusqu’aux pâturages de Berne pour capturer Antoine…

    Heureusement lui est revenu de cette guerre…

    Mais combien de maquisards ne sont pas rentrés au pays ?

    Dans notre vallée de nombreux hommes avaient choisi de défendre la liberté,

    Certains en devenant passeurs pour guider les gens à travers ces montagnes afin qu’ils puissent s’enfuir en Espagne, d’autres avaient choisi de lutter en rejoignant les résistants d’Ezes, petit hameau perché au dessus du village des Ourtrigous…

    De cet homme, il me reste ces souvenirs que ma grand-mère a bien voulu partager avec moi, afin que je sache un peu mieux qui était Antoine PIQUEMAL ! Il reste aussi à notre famille toutes ces lettres, lettres qu’il envoyait à sa femme durant la 1ère guerre mondiale depuis une tranchée. Il y a aussi ces discours du 11 novembre et les documents de l’Ardoisière …et cette photo, qui reste posé sur la cheminée de la maison de La Peyregude…

     

     

    Jean François LOUBET


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