• Je vais vous raconté mes souvenirs de moments partager avec une ânesse....

    Comme je vous l'ai exposé dans d'autres articles sur ce blog, durant mes vacances d'été en Ariège au Moulin de mon enfance, j'ai passé du temps à garder les vaches avec René du Mounge de LE PORT...

    Je n'avais que 8 ou 9 ans lorsque la première fois j'ai décidé de m'occuper des vaches. Dans les près juste à côté du Moulin, un vieil homme venait chaque été avec ses trois vaches et une ânesse...

    La première fois je ne savais pas trop quoi faire, moi un gamin de la ville...donc je me suis rendu au bout du pont qui enjambe la rivière et je suis allé à la rencontre de René...

    Après avoir fait les présentations et discuter de choses et d'autres, le vacher me présenta ses vaches car chacune portait un prénom. Il y avait Marquise, Marie Louise et Lisou...trois belles vaches, une race d'ailleurs qu'on ne voit plus guère dans la vallée...des vaches grises avec de très beaux yeux aux cils longs....

    Mais cet homme me réservait une surprise….une ânesse s’approcha de nous et vint me renifler….

    Le vacher éclata de rire :

    -«  Et tu n’as pris de guignon de pain pour Bichette ? »

    Heureusement j’avais mon goûter dans la poche, une tartine de pain au Nutella…..pendant que l’animal se rapprochait et se frottait à moi, je fouillais dans mes poches pour attraper la tranche de pain…

    Je sortis brusquement mon quatre heures….L’énorme bestiole attrapa d’un coup le morceau de pain, pendant que le vieil homme rigolait….

    Je retirai les mains et m’écarta de l’animal surpris et sans doute un peu effrayé….

    Du haut mes quelques années de petit d’homme, assis sur une pierre aux côté de mon Renée, je regardais Bichette savourer mon précieux goûter au Nutella…

    Voilà notre première rencontre……

    Ensuite durant plus de 5 ans, chaque été, quand je venais passer mes vacances dans la vallée de Massat, auprès de ma famille, mes oncles et mes tantes, mes cousins et cousines…..Je continuais à garder les vaches, les après midis….

    Chaque jour, à la même heure, en début d’après-midi, une ânesse m’attendait de l’autre côté du pont….Elle attendait que je vienne jouer avec elle et enfin partager un autre goûter ! Je passais des heures à jouer avec cet animal, qui semblait par moment être plus humain que certains….Et sous le regard de René, le petit garçon que j’étais, s’émerveillait  en jouant avec La Bichette….

    Avec René, on s’amusait beaucoup et on rêvait…on aurait aimé faire un cirque avec des numéros de vaches et d’ânesse, lui comme Acrobate et moi comme clown…

    Soudain, cette bête prit une énorme importance dans ma vie….J’adorais passé du temps avec Bichette car par moment, j’avais l’impression qu’elle comprenait quand je lui racontai ma vie à la ville….

    Parfois, quand j’étais triste ou contrarié, elle le ressentait peut être, son comportement changeait…René m’avait souvent dit que durant mon absence, elle cherchait à chaque fois à regagner le près au bout du pont….Et surtout, il paraît qu’elle sentait quand je venais d’arriver au Moulin….

    Mais un jour, un été noir d’émotion, je suis arrivé à mon Moulin, et ma Bichette n’était pas au bout du pont….Mes parents m’ont dit que ce n’était pas grave, alors en petit gamin je suis passé à autre chose…mais deux jours après, toujours pas mon ânesse préférée…

    Je sentais que quelque chose n’allait pas et je sentais aussi que mes parents ne me disait pas tout au sujet de ma Bichette…Alors, je suis parti au village pour retrouver Renée….

    Sa femme Marinette s’est presque effondrée en larmes en me voyant…Mon Renée avait eu un grave problème de santé et ils avaient du vendre toutes les bêtes…même Bichette….Je n’avais que 12 ou 13 ans, et j’ai vu mon René pleurer….Lui, mon vacher, mon ami…

    En pleurant, il me regardait :

    -« je ne pouvais pas garder Bichette, Jean. Je ne pouvais pas…. ». On s’est serré dans les bras, sous les yeux de Marinette qui pleurait….Puis René m’a regardé dans les yeux en me prenant les bras,

    Alors, je suis reparti au Moulin, en passant devant les maisons de la pourteille, je n’avais pas envie de m’arrêter…je voulais rentrer au moulin au plus vite…..j’ai pleuré …..

    Parfois lorsque je rencontre le fils de René, Jean Louis, il vient m’embrasser et me reparler de René et de moi….Et aussi de BICHETTE….

     

    Jean François LOUBET


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