• Oujgorod, Transcarpatie – (suite 4)

     

    Le premier jour de cours à l’école n°5 d’Oujgorod, je suis arrivé avant ma première heure de cours.

    En montant dans les étages de cette grande école, les enfants et les adolescents me disaient « bonjour », et je leur répondais, je serrais la main des jeunes hommes…

    Je me rendais au bureau du directeur pour lui donner des documents nécessaire à mon embauche lorsque je rencontrai Youra, professeur de sport. Il s’approcha de moi et me proposa de le suivre dans son bureau pour boire un café.

    Dans la salle qui servait de salle de professeurs, il y avait des ballons de basket, des ballons de football, des raquettes de tennis, de ping pong…mais pas de ballons de rugby !

    Youra m’expliqua que le rugby n’existait pas en Ukraine ou très peu, mais fort heureusement j’avais pris dans mes affaires deux ballons de rugby. J’expliquais à ce nouveau collègue que je lui donnerai des ballons et que je pourrais participer à l’initiation à ce sport…

    Après avoir bu le café, ce professeur me conduisit à ma salle de classe pour mon premier cours…

    La classe était très simple, des tables avec des chaises…un vieux tableau noir , des cartes de la France et des étagères avec des livres de français…Une classe proche des classes que ma grand-mère me décrivait mais plus de 50 ans après, je devais enseigner dans ce même environnement.

    Les enfants n’étaient pas encore arrivés dans la salle. Je sortais mes documents, mes fiches et certains livres comme le Bled…

    Après quelques instants, une dame arriva et se présenta comme la responsable des cours de français dans l’école. Elle m’expliqua que je devais d’abord venir dans son bureau avant d’aller en cours pour signer des documents ! Une femme extraordinaire dont malheureusement j’ai oublié le nom aujourd’hui…Une militante et défenseuse de la langue française…elle avait rêvé de voir Paris mais malgré mes démarches auprès de l’Ambassade de France, je n’ai jamais pu lui obtenir de visa ni de moyens pour aller en France alors qu’elle avait consacré sa vie à l’enseignement du Français !

    Enfin, après avoir bu un autre café avec cette femme extraordinaire…je suis revenu dans ma classe.

    Je suis retrouvé face à des enfants de 5/6 ans qui me regardaient comme si j’étais un extra-terrestre ! Ces chères têtes blondes me souriaient et attendaient que je leur parle impatient d’apprendre la langue de Molière…

    J’ai rapidement revu ma méthode d’enseignement et rangé mes livres, et mon Bled !

    C’est alors que je me suis souvenu des méthodes des Francas, apprendre en jouant !

    Et c’est aussi là que j’ai compris que j’allais bousculer des principes…mais ce qui est important c’est de transmettre et d’enseigner…sans imposer et en respectant la culture de l’autre !

    J’ai donc enseigné le français à ces très jeunes élèves, en jouant, et en leur permettant de jouer avec les mots de notre langue !

    Je me souviens de certains de ces gamins, leur sourire, et leur volonté d’apprendre….

    Le monde aurait pu s’écrouler, ils seraient restés dans la classe…

    Un jour, je me souviens d’avoir bousculé le système dans cette école…J’ai emmené ces enfants en ville sur le marché avec moi…et je jouais avec eux en leur apprenant les noms des choses, des objets…J’ai même fait des jeux chanté dans la cour de l’école avec ces jeunes ukrainiens avides de notre langue !

    Très vite l’adjointe à l’Education de la ville a souhaité me rencontrer !

    Une dame de la bourgeoisie locale, ex-apparatchik et nouvelle adjointe !

    Mais moi, le petit français, je n’ai pas changé mes méthodes et j’ai réussi à la convaincre !

    Au point qu’elle m’a demandé de participer au Parlement des Enfant de la ville…

    Je me souviens de ces minots, sacha, volodia, vladimir, Igor….et Ivan…

    Souvent je me demande ce que sont devenues ces chères têtes blondes…

     

    ….à suivre…..


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  • Chapitre VIII: La Grande Cité (Partie II)

     

    Dans la cabane où se trouvaient les émissaires du Royaume des Enfants le calme était revenu. L’intrusion de l’animal de la forêt était passé, Eve s’était endormi dans sa chambre et Malek était allait se promener dans la grande cité…

    Thomas relisait ses notes prises depuis le début de son périple…et il mettait au propre ses annotations…

    Dans cette ville sylvestre les gens allaient et venaient. De temps à autres des oiseaux se posaient et s’envolaient aussitôt…

    Le journaliste se concentrait sur ses écrits lorsque il sentit une main se poser sur son épaule…une douce voix lui murmura dans le creux de l’oreille :

    -« après tant d’aventure, et de sauvetage…viens avec moi, suis moi… »

    Thomas reconnu cette voix…Maureen !

    Il se retourna et la vit devant lui. Elle lui souriait et le regardait.

    Le jeune journaliste rangea ses papiers et se leva :

    -« Où m’emmènes-tu ? »

    -« Je t’emmène dans mon monde…ai confiance… suis moi»

    Elle attrapa la main du jeune homme et sortit de la maisonnette. Ils empruntèrent la passerelle qui reliait les étages dans le grand arbre. Ils se dirigèrent vers le sommet de la grande cité…

    Sur le chemin, ils croisèrent des hommes, des femmes et des enfants qui vivaient dans d’autres cabanes. Parfois des hommes en armes passaient.

    Thomas se laissait entrainer par cette belle amazone…

    Il avait déjà oublié sa Géraldine, et il était attiré et fasciné par cette jeune femme si surprenante et souriante !

    Après quelques minutes, ils arrivèrent au bout de la dernière passerelle.

    De là, ils pouvaient voir l’immense forêt, la cime des arbres…et les oiseaux s’envolaient.

    Maureen lâcha la main du journaliste et l’invita à s’asseoir :

    -«  tu vois c’est beau la forêt ! Et c’est là que j’ai grandi et que je vis ! et j’aime ce monde là ! »

    Thomas regarda la jeune femme et contempla les paysages qui s’offraient devant lui. :

    -« C’est magnifique ! Mais pourquoi m’as-tu emmené ici ? » Demanda-t-il

    Maureen le regarda attentivement dans les yeux, puis elle s’avança vers lui.

    Avec sa main elle passa sa main dans ces cheveux et déposa un baiser sur les lèvres du jeune homme :

    -« Reste ici avec moi ! Je t’apprendrai à aimer la forêt ! Je ne veux pas que ce commandant W nous sépare ou alors emmène moi avec vous ! Je pourrais vous être utile dans votre mission pour le Roi des Enfants… »

    Le journaliste restait étourdit par ce doux baiser…

    Il écouta la belle demoiselle mais restait muet. Lorsqu’il essaya de reprendre la parole il bégaya :

    -« vous…tu…je ne sais pas… »

    La belle enlaça le jeune homme et l’embrassa longuement…

    Un couple d’oiseaux se posa sur une branche,  pour regarder ces deux êtres humains roucouler d’amour en haut de cet arbre…

    La nuit commençait à tomber sur le Grand village. Le guide et la pilote attendaient dans la cabane qu’on vienne les chercher. Ils étaient inquiets de ne pas voir le journaliste qu’ils croyaient parti en ballade à la découverte de cette cité…

    Les jeunes tourtereaux blottis l’un contre l’autre regardait le soleil déclinait à l’horizon oubliant le temps et les ennuis du présent…

    Le son d’une corne de brume retentit dans le village…

    Maureen sursauta :

    -« Zut ! Le repas ! Il faut redescendre vite ! Bouge-toi !!! On part ! »..Elle se leva brusquement et empoigna le journaliste !

    Tous les deux redescendirent par la passerelle en courant au sein de ce grand arbre en direction du cœur de la grande Cité…

     

    (A Suivre…)


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  • "La démocratie devrait assurer au plus faible les mêmes opportunités qu'au plus fort."

     Mahatma GANDHI


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  • "Il n'existe que deux choses infinies, l'univers et la bêtise humaine... mais pour l'univers, je n'ai pas de certitude absolue." - Albert EINSTEIN


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  • "La vérité et la justice sont souveraines, car elles seules assurent la grandeur des nations." - Emile ZOLA


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