• Sophiste....

    Le Sophiste selon Platon et la tradition philosophique

     

    Les reproches de Socrate (dans la bouche de Platon) :

    • les sophistes font payer leurs leçons comme d'autres maîtres de technaï (sculpteurs, potiers, etc.), alors que la sagesse (sophia, voir plus haut) ne peut être ravalée au rang de technè et que la faire payer, c'est la corrompre.
    • les sophistes sont amoraux, puisque leur enseignement peut servir tout aussi bien à donner des armes à l'injustice, alors qu'ils prétendent donner à leurs élèves une éducation.
    • les sophistes manipulent le langage et préfèrent l'efficacité à la vérité.
    Platon n'attaque que modérément les « grands » sophistes dont il est question plus haut. Ses dialogues mettent en scène des joutes entre des disciples de ces sophistes et Socrate (qui vient aisément à bout d'eux).

    Cependant, certaines thèses philosophiques défendues par les sophistes sont prises au sérieux par Platon:

    • thèses épistémologiques: Les sophistes sont considérés comme relativistes par Platon. Protagoras affirme ainsi que "l'homme est la mesure de toutes choses". Cela signifie que la vérité n'est pas quelque chose d'indépendant de l'homme, mais qu'elle dépendra de notre perspective. En allant à peine plus loin, on soutiendra la thèse que rien n'est vrai, et que tout est relatif. Il n'y pas de doute que la doctrine des Idées est une tentative de nous sortir du relativisme des sophistes.
    • thèses politiques: Elles ne sont pas séparables des thèses épistémologiques. Si l'homme est la mesure de toute chose, alors les lois de la cité ne sont pas guidées par ce qui est bien en soi, mais par ce que les hommes sont convenus d'adopter. C'est le positivisme juridique, par opposition au naturalisme. Les lois sont conventionnelles et non pas fondées sur une morale transcendante. Il est évident que le projet de fonder la politique sur la compétence de ses dirigeants à saisir l'Idée du Bien, c'est-à-dire à être philosophe, est la réponse de Platon au conventionnalisme politique.
    • thèses morales: Ici aussi, le relativisme a des conséquences. Si rien n'est vrai en soi, alors rien n'est bien en soi, d'où l'assimilation de la vertu à la puissance. Est vertueux celui qui est capable d'assouvir ses désirs, c'est-à-dire son bien propre, plutôt que le bien commun. De plus, ce bien est assimilé au plaisir, alors que Platon veut l'associer au respect de la justice.

    Les sophistes ne sont donc pas chez Platon un simple repoussoir, mais véritablement des adversaires sérieux, dont les doctrines méritent d'être combattues.

    Le sophiste, type philosophique

    Le sophiste est celui qui profite des ambiguïtés du langage pour produire des raisonnements d'apparence logique, mais qui contiennent des vices cachés. On parle de discours « sophistiqué » ou de « sophisme ». Les principaux types de sophismes ont été catalogués par Aristote dans son livre les Réfutations Sophistiques et aussi mais en moindre mesure dans sa Rhétorique, où il les définit comme des « semblants d'enthymèmes » (on traduit d'habitude par « enthymèmes apparents », mais ce n'est pas une bonne traduction : ce ne sont pas des enthymèmes, ce sont des raisonnements qui paraissent l'être). Les sophismes se classent en deux grands types: ceux qui tiennent directement aux mots eux-mêmes (homonymie, amphibologie, etc.) et ceux qui travestissent une relation de raison (confusion par soi par accident, absolu pris pour relatif et réciproquement, etc.)

     

    (source: wikipédia.fr)

    « La Fin du Bal (Vladimir Vissotsky)...Le Match... »

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :